01 février 2007

Info ou intox ?

Le Docteur Michel Hautefeuille, éminent spécialiste français des conduites addictives auprès du centre de soins Marmottan à Paris, participe au débat sur l’augmentation du taux de THC, les notions de risques liés à l’usage, d’usage non-problématique et d’abus. En terme scientifiques et diplomatiques, c’est un appel pour une politique de soins et de prévention axée sur l’information objective de l’usager et la régulation socio-sanitaire de l’usage.

"Il est indubitable que les études révèlent une augmentation de la teneur en THC. Elle n’est peut-être pas aussi importante que le dit la rumeur, et nous n’avons pas retrouvé les taux de 30, voire de 35 %, de delta 9 THC parfois annoncés. Néanmoins, une étude de 2001, L’augmentation de la teneur en delta-9 tétrahydrocannabinol dans les produits à base de cannabis en France : mythe ou réalité, Mura P et al, portant sur 5 252 résultats d’analyses effectuées entre 1993 et 2000, montre cette évolution. Même si ces résultats doivent être relativisés car les méthodes de dosage ne sont pas identiques, il apparaît qu’en 1995 la teneur la plus élevée en THC observée dans une saisie était de 8,7 %. En 2000, 3% des échantillons d’herbe et 18% des échantillons de résine analysés contenaient plus de 15 % de THC.

Il est évident qu’en fonction de ses concentrations en THC, le cannabis produit des sensations et des manifestations cliniques différentes. C’est une des raisons pour lesquelles il serait utile que tout consommateur connaisse la composition et le dosage exact de ce qu’il consomme. Être confronté à une symptomatologie hallucinatoire quand seule une discrète ivresse cannabique est recherchée peut créer chez l’usager un traumatisme dont on mesure souvent mal l’importance. Mais cela est vrai pour tout produit, et tout consommateur devrait savoir ce à quoi il s’expose véritablement.

Le débat sur le cannabis est toujours houleux dans la mesure où l’esprit scientifique se trouve bien trop souvent submergé par les a priori, les considérations morales ou les intérêts particuliers. C’est en tout cas l’ambiance qui préside lorsque l’on parle de la place que le cannabis a, aurait, ou pourrait avoir dans notre société. La dramatisation atteint son comble lorsque l’on sait qu’un jeune de 17 ans sur deux a expérimenté le cannabis ou que la consommation des 18-44 ans a doublé en 10 ans. Le débat fait rage - pour autant que l’on puisse parler de débat - entre les tenants du cannabis comme objet du diable porteur de toutes les déchéances et de tous les vices et ceux qui revendiquent la totale innocuité de ce produit. Il existe aujourd’hui un consensus pour dire que le cannabis n’entraîne pas obligatoirement un usage irrépressible, catastrophique et incontrôlable. Comme le montrent les études de l’OFDT, parmi les 14-75 ans, les 6 400 000 expérimentateurs (± 300 000), auxquels s’ajoutent les 3 200 000 usagers occasionnels (± 200 000) et très probablement certains usagers réguliers ou quotidiens, sont là pour nous le rappeler. Ces personnes ont un usage du cannabis qui ne pose cliniquement aucun problème, pas plus qu’il n’en poserait un socialement si ce n’était le statut particulier du produit. La prohibition qui le frappe nous interdit de définir ce que pourrait être un usage non-problématique - un usage normal, pourrions-nous dire - de cannabis.

Dans un tel contexte, il n’est pas facile de définir ce que pourrait être un usage problématique de cannabis et de définir des paliers d’usage permettant de déterminer au-dessus de quel niveau un comportement devient pathologique. Dans un premier temps, nous pourrions penser que l’usage problématique sous-entend une dimension d’abus. Mais, comme le fait remarquer Nahoum-Grappe, Dictionnaire des drogues, des toxicomanies et des dépendances, Paris, (1999), le terme d’abus ne relève pas du registre du médical ou du scientifique. Cette notion porte en elle une part de condamnation morale. Elle sanctionne, pour chaque conduite d’usage, ce moment particulier où le plus devient trop, c’est-à-dire le moment de ce raccourci fulgurant où le quantitatif se transforme en qualitatif, où le trop ne renvoie plus à une notion comptable mais à une notion morale de l’ordre de la faute. Le trop, c’est la transgression de la norme, norme définie par ces points de vue présentés comme fondateurs du consensus social et que notre société s’auto-administre en permanence, consensus dont Jean Dugarin rappelle qu’il est la forme moderne de l’autocensure.

Dans un deuxième temps, nous pourrions penser que les termes d’usage problématique renverraient plutôt à la notion de nocivité. Michel Reynaud considère l’usage nocif comme la résultante de l’interaction de trois facteurs rappelant l’équation à trois inconnues formulée par Claude Olievenstein : un produit, une personnalité, un moment socioculturel. Le premier facteur de risques est celui lié au produit, qui est double : risque de dépendance et risque d’apparition de complications sanitaires, psychologiques ou sociales. Le second est représenté par les facteurs individuels de vulnérabilité qu’elle soit d’ordre psychologique, psychiatrique, biologique ou génétique. Et enfin le troisième regroupe les facteurs de risques environnementaux tels les facteurs sociaux, familiaux et socioculturels.

Quoi qu’il en soit et quel que soit le statut des produits, il n’en demeure pas moins qu’en matière de drogue, plus que le produit lui même, c’est l’usage qui prévaut. Il y aura donc toujours des usages problématiques qui nécessitent des aides et des prises en charge et d’autres pour lesquels aucune intervention spécifique ne sera nécessaire."


Dr Michel Hautefeuille

Patricien hospitalier au centre médical Marmottan, Paris.

Source: Chanvre-Info

2 Comments:

Anonyme said...

PREAMBULE

Suite à l'espace de discussion et d'échanges d'idées debat-sarkozy.fr, et à l'ouverture, ce vendredi 9 février 2007, d'une question à Nicolas Sarkozy concernant la législation sur le cannabis, j'ai voulu en profiter pour faire quelque chose qui me tient particulièrement à coeur depuis ces-dernières années : donner mon point de vue sur la question du cannabis au monarque de la guerre à la drogue en France. Et pourquoi pas également engager avec ce-dernier un débat cordial, et envisager ensemble les modalités de la sortie de la prohibition du cannabis.


Cependant, cette question a attiré tellement de monde, et de votes, que je n'ai pas eu le temps d'intervenir et de publier ma lettre avant que la réponse ne soit donnée, et que le débat ne soit clos.

Qu'à cela ne tienne, je souhaite me faire entendre, je publie donc cette lettre car la cause que je défend me parait juste. D'autant plus que la réponse donnée par Sarkozy est incohérente, par conséquent elle ne nous satisfait pas, et j'englobe dans le “nous” tous les consommateurs de cannabis révoltés par cette politique Sarkoziste incohérente.

Tout d'abord pourquoi la réponse est elle incohérente :
« Et le réalisme, ce n'est pas de dépénaliser et de se résigner à accompagner la toxicomanie faute d'être parvenu à la sanctionner ou à la prévenir. » Ainsi, on a accepté la toxicomanie de l'alcool, mais pas celle des usagers de cannabis, que l'on pourchasse encore aggravant le problème.
« Le réalisme, du moins celui qui s'inscrit dans une démarche de responsabilité, c'est d'adapter la loi pénale pour la rendre à nouveau effective et dissuasive, donc pédagogique. » Des amendes et des peines de prison n'ont rien de pédagogique, la preuve en est qu'après des dizaines d'années de vive répression, le nombre de consommateurs n'a fait qu'augmenter.
« Il y va de la protection de notre jeunesse. » Jeunesse que l'on laisse se défoncer à l'alcool, et que l'on éduque à coup de bâton, décidément la pédagogie ce n'est plus ce que c'était... Mais au fait, et les autres, les moins jeunes, ceux qui ont une situation, qui sont parfaitement intégrés dans la société, pourquoi les pourchasse-t-on encore ?...
De plus, il élude la majorité des problèmes, les questions qui ont été posées ont pour la plupart été ignorées, comme le problème du coût phénoménal de la guerre à la drogue, du cannabis thérapeutique, celui des mauvaises relations police/jeunes, des lois au niveau européen, et de l'échec de sa répression affirmant qu'il faut juste continuer aveuglement à l'appliquer, en se fichant du manque de résultats positifs.
Bilan : Sarkozy résume le cannabis à la toxicomanie chez les jeunes, sans envisager une seule seconde qu'il y aussi des consommateurs occasionnels socialement bien intégrés, et qui représentent pourtant la majorité des consommateurs de cannabis.

Voyez-vous Mr. Sarkozy, sincèrement, je ne vois que deux hypothèses pouvant justifier votre acharnement envers le cannabis, ou plutôt pouvant l'expliquer car il n'est en rien justifiable.
Hypothèse N°1 : Vous ne savez pas réellement ce qu'est le cannabis, et vous êtes en fait victime de la propagande anti-cannabis qui fait des ravages, qui s'imprègne dans la conscience collective, et qui sévit depuis environ un demi-siècle. Rassurez-vous, vous n'êtes pas le seul, la majorité de la population Française souffre elle aussi de cette terrible maladie : la désinformation.
Hypothèse N°2 : Ou alors, vous savez pertinemment que vous êtes dans l'erreur, mais vous souhaitez précisément tirer parti, électoralement parlant, de la méconnaissance du cannabis de l'opinion Française. Quitte à détruire des vies, et à stigmatiser une partie, sans cesse croissante, de vos concitoyens...

Dans le cas où c'est l'hypothèse N°1, et qu'il n'y a derrière aucune technique sournoise à caractère manipulateur, je vous propose, Mr. le Ministre-Candidat, de vous pencher réellement sur le cannabis, afin d'adopter la politique la plus efficace qui soit pour protéger la population Française, et pour réduire autant que possible les risques liés à la consommation de cannabis.

Car oui, je le clame haut et fort, consommer du cannabis n'est pas anodin, toutefois ce n'est pas non plus aussi dangereux que ce que l'on cherche, pour des raisons politico-économiques, à nous faire croire. Allez, SVP, soyez pragmatique !

Et si c'est l'hypothèse N°2, alors ouvrons un large débat pour faire entendre la vérité aux Français. Leur faire comprendre qu'il est plus judicieux de réglementer, par un cadre légal clair et strict, la production, la vente, et la consommation de cannabis ; plutôt que de laisser tout cela aux mafias, avec le cortège de nuisances et de dangers, qui sont alors multipliés, qui en découlent. Ainsi vous n'aurez pas à souffrir d'une perte de soutient de l'opinion Française, car celle-ci sera ralliée à votre cause et à celle des usagers de cannabis. Et les millions de Français cannabinophiles, et parfois même autoproducteurs, n'auront plus eux-aussi à souffrir !... des ravages de la prohibition.

A présent que la graine a germé, euh pardon, que le décor est planté, je me lance :


LETTRE OUVERTE à N. SARKOZY, à propos du cannabis (législation & politique).

Comme son nom l'indique, cette lettre s'adresse à Mr. Sarkozy, mais aussi à tous ceux intéressés par la question du cannabis, hommes et femmes politiques, citoyens consommateurs ou non. Elle sera donc très largement diffusée, préambule inclus.

Bonjour,

le statut juridique du cannabis n'influe pas sur la consommation, toutes les études le démontrent. Les politiques prohibitionnistes ultra-répressives sont absolument inefficaces, extrêmement coûteuses, et ne font qu'aggraver le problème en marginalisant les usagers (qui après tout sont des citoyens normaux, pas des criminels toxicomanes).

De plus, de nos jours le cannabis est de plus en plus "coupé" avec des produits parfois toxiques, et s'avère bien plus dangereux que sous sa forme naturelle, merci à la prohibition. Merci à elle aussi d'entraîner de plus en plus de consommateurs dans les méandres du marché noir (rencontres pas toujours cordiales, produits de mauvaises qualités, risque d'être tenté par la consommation d'autres substances autrement plus toxiques et addictives, etc.).

Comme on le répète souvent, le cannabis est socialement acceptable, moins nocif que l'alcool, et surtout il n'entraîne pas de dépendance physique ! D'où l'emploi du terme "drogue douce". Sa nocivité est risible comparée objectivement avec toutes les autres drogues, notamment l'alcool, le tabac, et les opiacés, sans oublier les psychotropes légaux nommés couramment “anti-dépresseurs”. Dans ces conditions, pourquoi se buter à persévérer dans une politique répressive qui ne fait qu'engendrer d'avantage de dégâts ?

Ce n'est pas le cannabis qui est un fléau, c'est la prohibition. C'est la prohibition qui tue, pas le cannabis. En effet le cannabis, contrairement à l'alcool, n'a pas de dose létale. Concernant ses dangers au niveau du système respiratoire, une prévention vantant les mérites des vaporisateurs, et de la consommation par ingestion, serait plus efficace qu'une prohibition qui fait aujourd'hui fumer du shit paraffiné et de l'herbe coupée à la laque et au verre.

Une société sans drogue cela relève du fantasme et de l'utopie, pour reprendre la citation de Sir Keith Morris, ancien ambassadeur du Royaume-Unis en Colombie : « La guerre à la drogue ne peut pas être gagnée parce que c’est une guerre contre la nature humaine. »
Une société sans drogue cela n'existe pas, n'a jamais existé, et n'existera jamais ; alors autant prendre ses responsabilités, et faire en sorte que cela se passe au mieux : cela s'appelle faire de la “réduction des risques”, dont le contraire est la prohibition qui nie l'évidence, et qui ne fait elle qu'aggraver les risques en rajoutant des dangers et des pressions supplémentaires.
Aux Etats-Unis la prohibition de l'alcool des années 20 aux années 30 fut un cuisant échec : expansion du crime organisé, développement des alcools très forts (plus rentables) et des alcools frelatés (c'est à dire “coupés” donc plus rentables aussi), coût financier très lourd pour l'Amérique (disparition des taxes et lutte policière), de nombreux problèmes sociaux furent attribués à l'ère de la prohibition, etc.

Une dépénalisation de l'usage et de l'autoproduction du cannabis est primordiale, il faut que cesse cette politique répressive inutile, coûteuse, dangereuse, stigmatisante, et par là source d'exclusion sociale. Puis qu'une véritable prévention, ainsi qu'une politique de réduction des risques, puissent être mises en place. Face à l'échec de la prohibition, et à la consommation de cannabis qui ne cesse de s'accroître, surtout chez les jeunes, une réglementation encadrée ne serait-elle pas une approche plus rationnelle et plus responsable en matière de santé publique ?

Non la dépénalisation de la consommation de cannabis, et le droit à l'autoproduction pour un usage strictement privé, n'est pas un hymne à la consommation, il s'agit seulement d'une mesure simple qui permettrait de nous mettre en conformité avec nos voisins Européens, et d'enrayer les dégâts déjà trop nombreux causés par la prohibition.
Par exemple : les Pays-Bas qui ont dépénalisé l'usage, reconnu le droit à l'autoproduction et encadré la vente, enregistrent une consommation plus faible qu'en France (en terme de consommateurs, mais surtout proportionnellement aux populations respectives de la France et des Pays-Bas). Par contre, une critique à leur formuler : ils n'ont pas éradiqué le marché noir. Pour la bonne est simple raison qu'ils ont encadré la vente (via les Coffes Shops), mais pas la production qui reste elle encore du domaine du marché noir, et c'est en ce sens que ce n'est pas une véritable légalisation ! De plus, il n'y a pas non plus un contrôle sanitaire des produits finis, c'est autant de carences qui les pénalisent, mais cela ne les empêche pas d'afficher de bien meilleurs bilans qu'en France !
Ceci pour dire, qu'une dépénalisation est importante pour cesser de criminaliser injustement les consommateurs, mais qu'au final pour éradiquer le marché noir une légalisation contrôlée est nécessaire.

Depuis les temps immémoriaux jusqu'à nos sociétés contemporaines l'Homme a cultivé du cannabis, soit à des fins récréatives, spirituelles ou thérapeutiques (dont l'efficacité est avérée !), pourquoi ces dernières dizaines d'années on cherche à l'interdire ? Interrogez-vous sur l'origine de la prohibition, et vous saisirez ainsi que cette lutte n'a véritablement aucun sens.

Petit aparté au sujet du cannabis thérapeutique, qui est lui aussi sévèrement réprimandé. Et le droit aux malades de se soigner alors ?... C'est une barbarie que de priver de leur "médicament" des personnes souffrantes de terribles maux. Les vertus thérapeutiques du cannabis sont parfaitement reconnues. Il suscite frénésie et passions dans le monde médical, il présente de réels intérêts dans le traitement d'une multitude de pathologies, les scientifiques ne cessent de s'y intéresser, et il est, aux yeux des malades, une plante salutaire, la panacée... Il est légalisé dans de nombreux pays Européens, et même dans différents Etats Américains, alors qu'en France les malades le cultivant risquent des sanctions astronomiques ! Comme le souligne Arnaud Debouté, président de la fédération des CIRC, « c'est la partie la plus lamentable de la prohibition, parce qu'elle fait souffrir nombres de malades qui n'ont pas accès au Cannabis pour se soigner, ou oblige les autres à la clandestinité. Cette cruauté est absurde. »

Il ne faut pas non plus négliger l'aspect économique d'une légalisation du cannabis, peut être que cet argument mercantile, en symbiose avec notre société actuelle animée par le profit, peut achever de vous convaincre. Le cannabis (qui n'est autre que le nom latin du chanvre), par le nombre incommensurable de ses applications et de ses produits dérivés (via les fibres et les graines, je ne m'étends pas d'avantage car ce n'est pas le sujet, et que j'en aurai des heures pour tout retranscrire), en corrélation avec les revenus que peuvent générer la vente encadrée des fleurs séchées, présente un bilan économique stupéfiant !
Un nouveau secteur extrêmement diversifié (industrie, alimentaire, textile, cosmétique, usage thérapeutique et récréatif, etc.) ferait son apparition, relancerait phénoménalement l'économie, et générerait des milliers d'emplois. Alors oui, vive la légalisation encadrée du cannabis !

Je vous remercierai de respecter nos libertés individuelles, et les droits de l'Homme, notamment :
la notion de liberté définie comme suit : « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui », en m'interdisant de consommer du cannabis vous violez et bafouez ce principe,
ainsi que : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » si vous me censurez, ou pire m'inquiétez, alors même que je cherche à avoir un débat constructif, initialement sur une plate-forme dont l'unique fonction est l'échange d'idée et qui à pour vocation de servir de support de débat, vous vous abaisserez au simple statut de “dictateur”, enfreindrez ces lois morales et sombrerez, au sens large et non religieux, dans l'apostasie – c'est à dire que vous renonceriez à défendre ces grands principes humanistes à portée universelle, chose inacceptable pour un homme aspirant à la présidence Française, pays fondateur de ces principes.

Messieurs, Mesdames, les dirigeants, merci de faire preuve d'un peu plus de pragmatisme, merci d'écouter ce qu'on à dire les consommateurs ; à quand l'abrogation de l'article L.630 du code de la santé publique, qui sanctionne la "présentation sous un jour favorable" du cannabis, empêchant tout bonnement l'ouverture d'un débat équitable, et objectif. Merci enfin de respecter nos libertés individuelles, et de nous laisser choisir ce qui est bon pour nous. Je ne peux pas, et ne pourrai jamais, me sentir coupable car je consomme du cannabis ; et quand bien même me ferai-je du mal, qui ça dérange, et qui mieux que moi peut juger de ce qui est bon ou mauvais pour moi ?

Je conclurai en signalant, une fois encore, que la France, qui fait partie des pays les plus répressifs d'Europe en matière de cannabis, se situe également en tête des pays consommateurs (proportionnellement), et ce loin devant les Pays-Bas...


Bien cordialement,

au plaisir de vous lire, en espérant avancer, et légaliser... le débat !

Vyking.


Ps : Quelques sources principales :

Résumé du rapport du Professeur Bernard ROQUES (juin 1998)
http://perso.orange.fr/felina/doc/drogues/roques.htm
Voir notamment le tableau récapitulatif en fin de page.

Rapport du comité spécial du sénat canadien sur les drogues illicites
http://www.parl.gc.ca/common/Committee_SenRep.asp?Language=F&Parl=37&Ses=1&comm_id=85

Emission Drogues & Cerveau, volet sur le Cannabis, parue l'an dernier sur Arte
http://www.dailymotion.com/video/xjwi1_arte-tvdrogues-et-cerveaucannabis

Anonyme said...

Dans un article publié dans Newton de Milan sous le titre «Moins nocif que l’alcool!» le psychopharmacologue, David Nutt, relativise les dangers invoqués par The Independant.

Source: toxicoquebec.com


Evoquant le changement d’épaule de The Indépendant, le scientifique fait état d’une étude publiée dans The Lancet, à laquelle il a participé, et qui analysait la dangerosité de 20 substances en fonction de trois critères: nocivité sur l’organisme en cas d’abus, induction d’une dépendance, effets de l’usage sur la société.

David Nutt qui signale qu’une note de 1 à 3 a été attribuée par des experts à chaque substance en fonction de ces critères, souligne que l’héroïne et la cocaïne arrivent respectivement première et deuxième tandis que le cannabis occupe la onzième place, après l’alcool (5ème) et le tabac (neuvième), mais avant l’ecstasy qui n’occupe que le 18ème rang «bien qu’elle soit actuellement classée dans les drogues les plus dangereuses».

Indiquant que selon l’étude, la dangerosité sociale de l’alcool est très supérieure à celle du cannabis et qu’il est plus coûteux pour la santé publique, le psychopharmacologue, relève qu’il n’est devancé en termes d’impact sur la société que par l’héroïne; le tabac étant pour sa part le produit qui induit le plus de dépendance après l’héroïne et la cocaïne.

D’après l’auteur, si le cannabis est au milieu de la liste c’est parce que les experts ont montré qu’il pouvait avoir des effets sur la santé, qu’il produisait un certain degré de dépendance et avait un certain impact sur la société (trafic illégal notamment) mais aussi un coût pour la santé puisque fumer provoque des pathologies. Evoquant la skunk dont s’inquiète The Independant, le spécialiste affirme qu’il n’existe à ce jour «aucune preuve scientifique» qu’elle «ait davantage d’effets intoxicants ou qu’elle entraîne plus facilement une dépendance», ni qu’elle entraîne vers les drogues dures.

Sur le lien entre cannabis et schizophrénie, il dit pouvoir conclure que selon les facteurs de long terme analysés par l’étude, «le cannabis contribue à l’apparition de cette pathologie dans 7% des cas», sachant qu’en réalité il «pourrait aggraver plutôt que provoquer ce trouble mental» car fumer peut multiplier les hallucinations. Rappelant que le cannabis a été un médicament pendant des centaines d’années avant qu’il ne devienne illégal, l’auteur fait état de son utilisation thérapeutique au Canada.

Sa conclusion est qu’il est toutefois préférable que les jeunes n’entrent pas en contact avec le cannabis car ils se peut que le cerveau des plus jeunes soit plus vulnérable, sachant par ailleurs qu’il n’existe aucune preuve scientifique pour le démontrer.

 

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