21 août 2006

Réponse désabusée à un contradicteur de droite

Les propos de mon correspondant (Robert) sont de couleur bleue et entre guillemets.


« Emporté par votre idéologie et vos préjugés, vous prétendez que j'affirme avoir lu Bourdieu. Je n'ai jamais rien écrit de tel. Je n'ai jamais écrit le contraire, non plus. Je ne fais pas de concours de bites sur le nombre d'auteurs que j'ai lus ou pas lus. »

Z’êtes bien gentil, cher Robert, mais je ne souscris nullement à votre point de vue que vous présentez comme une affirmation. Je ne réagis nullement en conformité avec une quelconque idéologie quant aux préjugés, j’en ai bien sûr comme tout le monde, mais je m’efforce de les remettre en question le plus souvent possible, ce qui ne semble pas être votre cas, en particulier dans ce long commentaire.

« Et je ne vous dirai pas si j'ai lu Bourdieu ou pas. Pour une raison simple: cela n'a rien à voir avec mon argument, où je m'en prenais non pas à Bourdieu, mais à ceux qui en font une idole. Ce qui est votre cas, visiblement. »

Vous vous trompez clairement sur ce point. Que vous ayez lu ou non Bourdieu n’a aucune espèce d’importance. Ce qui est malhonnête intellectuellement dans votre argumentation, c’est que vous n’essayez pas de comprendre pourquoi certains (car je suis bien de votre avis sur ce point : nombreux sont ceux qui invoquent tel ou tel pour justifier n’importe quoi ou à peu près) vous opposent les travaux de P. Bourdieu quand vous balancez certaines de vos affirmations comme des faits irréfutables.

En outre, Bourdieu n’est pas une de mes idoles ( j’ai des références, des auteurs préférés, des artistes qui me comblent, des personnes que j’admire pour telle ou telle raison, mais je me garde bien d’idolâtrer qui que soit !), c’est un grand penseur du monde contemporain, un professeur hors pair, un homme rare, sincère, honnête, franc et qui n’avait pas son intelligence dans sa poche. Alors, oui, comme je connais peu de gens de cette trempe, encore moins de contemporains, c’est vrai que j’ai tendance à y faire référence assez souvent. Ce que je m’autorise pour avoir travaillé assez sur son œuvre pour m’être fait mon opinion. Je partage une (grande) partie de ses analyses, je ne suis pas d’accord avec une autre partie et, je l’avoue humblement, certaines parties me demeurent totalement ou partiellement incompréhensibles car je ne dispose pas des outils, de l’intelligence, de la culture, etc. nécessaires pour y parvenir.

« D'après vous, Bourdieu se baserait sur des faits vérifiés, dont il tirerait une argumentation, une logique implacable. Bourdieu serait donc un scientifique, tandis que Sartre et Marx seraient des idéologues. Ben voyons. On retrouve là une vieille scie des commentaires de blogs gauchistes: la sociologie est une science, elle est donc irréfutable. »

Vous ne me verrez sans doute jamais affirmer que la science (toute science !) est irréfutable. Je pense au contraire que toute science est discours, échange, expérimentations, réfutations, etc. Les exemples sont nombreux concernant n’importe quelle discipline scientifique qui montrent que des certitudes, démontrées dans les règles de l’art à de nombreuses reprises, peuvent se révéler inexactes, incomplètes, fausses, biaisées, etc. Le discours scientifique est soumis aux mêmes incertitudes que le discours d’opinion. C’est pourquoi, d’ailleurs, le discours SUR la science que vous nous servez ensuite est totalement vain. Il n’existe pas de science dure ou molle. Il y a des règles de la recherche scientifique qui permettent de travailler sur tel objet, ce qui le rend « scientifique », mais les démonstrations, assertions, déductions, etc. qui en découlent ne sont jamais que l’expression d’une opinion plus ou moins partagée et qui ne demande qu’à être réfutée.

« Il s'agit là d'une confusion entre les différents sens du mot science. S'il s'agit de dire que les travaux de Bourdieu font partie du savoir général de l'humanité, il est incontestable qu'ils sont scientifiques. »

Aucun sens. Le savoir général de l’humanité est majoritairement constitué de croyances et d’idéologies. Le caractère scientifique n’a rien à voir avec le fait d’être partagé par le plus grand nombre.

« S'il s'agit de dire qu'ils relèvent d'une discipline du savoir appelée sociologie, le mot de science est là encore légitime. »

Légitime, peut-être, mais là il y a du vrai même si je n’utiliserais pas le terme de « savoir ».

« Même chose s'il s'agit de relever que ses oeuvres se basent, entre autres, sur des recherches appliquées à des faits réels. »

Les recherches des alchimistes, des théologiens de tous poils, des nazis concernant l’existence des races, etc. se basent toutes sur des faits réels mais n’ont pas grand chose à voir avec la science car elles ne s’appliquent pas la rigueur scientifique. Ces règles sont exposées et discutées dans les œuvres de nombreux auteurs et seraient sans doute trop longues à lister ici, d’autant plus qu’elles-mêmes sont sujettes à discussion.

« S'il s'agit, en revanche, de prétendre que tout ce qu'écrit Bourdieu est vrai, non critiquable, incontestable, sous prétexte que la sociologie est communément classée parmi les sciences, et que d'autres sciences posent des lois que personne ne songe à réfuter, comme 2 + 2 = 4, ou E = mc², alors c'est, comment dites-vous... une connerie, c'est cela. »

Vous ne me verrez pas non plus affirmer tout Bourdieu est vrai, irréfutable, incontestable et, si cela se produisait, je vous en prie, appelez l’ambulance !

« Enoncée par quelqu'un de tout à fait intelligent, j'en suis certain. » N’en soyez pas si certain. Vos jugements à l’emporte-pièce vous égarent souvent.

« Vous confondez sciences molles et sciences dures. Les sciences dures, comme les mathématiques, la physique, l'astronomie, se penchent sur la matière, et en dégagent des faits et des lois irréfutables. Je veux dire: raisonnablement irréfutables. Dans une certaine mesure. A un certain niveau. A une certaine époque. Cela fait longtemps que les physiciens ont établi l'incertitude de leur propre savoir. »

Nous sommes bien d’accord ! Où ai-je dit l’inverse ?

« L'astronomie contemporaine, dans ses recherches les plus poussées, est plus proche de la philosophie, voire de la poésie, que des certitudes de l'arithmétique d'école primaire. Et même les mathématiciens, désormais, ont des débats interminables, au plus haut niveau, pour savoir si ce que l'un d'entre eux présente comme une démonstration d'un théorème démontre véritablement ce qu'il prétend démontrer. »

Rien à dire, si ce n’est que vous faîtes à nouveau un contresens concernant la poésie. Car elle est justement l’une des rares activités humaines qui ne se prétendent et ne se justifient que par rapport à l’observation du réel ou qui ne s’ancrent que dans le réel. La poësie n’est pas discours, elle est la parole et ne se réfère qu’à elle-même. Même si elle peut – magnifiquement – s’ancrer dans le réel. Allez, encore une référence, pour la route : … comme René Char, par exemle.

« Alors les sciences molles, vous pensez... L'histoire, l'économie, la psychologie, la sociologie, étudient non pas la matière, mais le comportement des hommes. Et celui-ci n'est pas réductible à des équations, à des théorèmes ou à des certitudes. Surtout quand il s'agit de comportements collectifs. »

Gardez à l’esprit ce que je viens d’écrire ci-dessus. Car là où votre erreur, mais elle est commune, répandue, elle est même l’expression de ce qu’on appelle « le bon sens », est immense, c’est de croire que le comportement humain ne répond pas à des règles, que les comportements collectifs sont imprévisibles et irrationnels et qu’on ne peut en tirer – peut-être pas exactement des équations, des théorèmes, encore moins des certitudes – des observations si fines, si détaillées, vérifiables et d’une qualité souvent supérieure mais au moins égale à celles qu’on retient de l’astrophysique, la physique, la chimie voire même les mathématiques fondamentales. Et ce n’est pas nouveau, ce n’est pas Bourdieu qui l’a montré le premier mais il l’a bien explicité ( parmi d’autres d’ailleurs ). Héraclite, Heiddegger, M. Klein, Montesquieu, Machiavel, etc.

« Déjà, un homme seul, c'est irrationnel et imprévisible. Imaginez des millions d'hommes... »

Nouvelle erreur, le comportement collectif est notablement plus prévisible et « rationnel » que le comportement individuel. Demandez à Hitler, Staline, Castro, Mao, Pétain, de Gaulle, Sarko, Ségo, etc.

« Cela ne condamne pas les sciences molles. Cela ne rend pas absurde la tentative de dégager des lois, des logiques dans les comportements collectifs, et même de les mettre en équations, le cas échéant. »

Je vous suis mieux, là, déjà. Un ange passe.

« Cela exclut, certainement, de prétendre qu'un sociologue, quel qu'il soit -- ou un économiste, un ethnologue, un psychanalyste... -- puisse établir une vérité définitive, incontestable et opposable aux tiers de façon absolue, même à court terme. Dans ces matières, le savoir se construit par additions, par approximations successives, chaque penseur venant ajouter sa pierre, proposer un nouvel angle de vision, critiquant le travail de ses prédécesseurs, analysant leur analyse, sans qu'à aucun moment, on ne puisse espérer atteindre une vérité exhaustive ou définitive. »

C’est tout à fait ça, sauf que cela concerne l’ensemble du champ scientifique et pas seulement les sciences humaines ou les molles.

« La sociologie, qu'elle soit moderne ou ancienne, n'a de légitimité que si elle reconnaît son incapacité à jamais appréhender la totalité, ou même la plus grande partie, de son objet d'étude. »

Nous sommes bien d’accord !

« Saint Bourdieu n'échappe pas plus que les autres à cette indispensable modestie. »

Absolument. Il n’a cessé de le répéter et de l’écrire ! Dans Questions de sociologie, Le métier de sociologue, etc.

« Quant à classer Sartre et Marx parmi les idéologues comme vous le faites, par opposition à Bourdieu qui, lui, serait un scientifique, c'est une opposition tout à fait artificielle. »

Comme toutes les classifications, d’ailleurs. Je ne les opposais que parce que vous les mettez dans le même sac. Et là, je suis désolé, l’œuvre de Marx et, surtout, celle de Sartre, reposent certes sur une observation plus ou mois fine des comportements humains et, in fine, des sociétés humaines, mais dans leur écrasante majorité ne répondent quasiment jamais aux règles de l’observation scientifique et très souvent aux dogmes idéologiques. Ce qui n’est pas le cas de Bourdieu, qui reprochait souvent à ses étudiants et interlocuteurs de ne lire des auteurs que leurs conclusions et des études que leurs conclusions aussi.

« Des millions d'hommes, avant vous, ont asséné leur certitude qu'il existait un "socialisme scientifique" décrit par Marx, tout comme des centaines de blogueurs de gauche, aujourd'hui, révèrent les "démonstrations scientifiques" de Bourdieu. »

Bien entendu, je ne parle pas de socialisme et, encore moins scientifique, je parle de sociologie et de science mais il me paraît tout à fait honorable qu’on rapporte ( ne « révère » pas ) les démonstrations d’un sociologue qui a voué tout sa vie et son œuvre à expliciter les mécanismes de la vie en sociétés suivant des procédés scientifiques pour les opposer aux principes idéologiques qui sous-tendent le marxisme ( qui est à Marx, ce que le viol est au romantisme ).

« A l'opposé, Marx est bien entendu un sociologue, en ce sens qu'il a tenté de discerner des faits passés inaperçus de ses contemporains dans les mécanismes économiques et politiques, et d'en tirer des lois générales, objectives, d'évolution des sociétés. Pour Raymond Aron, qu'on ne peut suspecter de marxisme, Auguste Comte et Karl Marx sont les premiers sociologues. »

Vous voyez comme on peut tomber d’accord sur pas mal de ponts, finalement, quant on abandonne ses lunettes idéologiques !

« Et, bien entendu, Marx est aussi un idéologue -- comme Sartre -- en ce sens qu'il ne se contente pas de fabriquer mécaniquement des théorèmes inutiles, mais qu'il a des convictions, que ses recherches et ses analyses le conduisent à défendre des positions, une croyance dans ce qu'il conviendrait de faire pour améliorer le sort des hommes. Exactement comme Bourdieu. Qui ne s'est pas intéressé par hasard à "la misère du monde" en France au XXème siècle, plutôt qu'à, je ne sais pas, moi, la transmission de l'art du chant guttural parmi les Peuleu-Peuleu du Walouchistan inférieur. »

Encore raté. Il y a une différence fondamentale entre les uns et les autres. Bourdieu n’assène de convictions que lorsque l’observation scientifique, démontrée (mais non irréfutable comme on l’a vu plus haut) l’autorise à le faire. Tandis que l’oeuvre de vos 2 autres exemples n’est qu’un ensemble de positions intellectuelles, qui s’appuient parfois sur des observations tout à fait pertinentes du fonctionnement social mais qui, mises en cohérence ne laissent surnager que quelques positions dogmatiques , en tous cas qui relèvent des idées, de la création, du projet (politique, social, etc.) et dont l’objectif est de convaincre et non pas de rendre compte. Voilà la distinction fondamentale entre ces différentes expressions. Que je résume, maladroitement et à la serpe (j’allais dire à la faucille…) par Marx et Sartre : idéologues ; Bourdieu : sociologue scientifique. C’est tout.

« Dont toute l'oeuvre est clairement ancrée à gauche, constitue une dénonciation de l'injustice sociale, de la perpétuation des avantages sociaux au cours des générations, etc. »

Bourdieu explique les conditions de la domination, des rapports sociaux, etc. certes pour mieux dénoncer ou, plutôt, pour mieux comprendre ces mécanismes mais en aucun cas, il érige ses réflexions en dogme, en projet. Que la gauche (laquelle ?) se le soit approprié, qu’il ait été complaisant sur la fin de sa vie avec cette récupération idéologique n’enlève rien à ce que je viens de préciser, ni ne vous permet d’affirmer que son œuvre soit ancrée à gauche.

« Ce qui est tout à fait pittoresque, c'est ce statut quasi-sacré de la sociologie dans la classe intellectuelle française contemporaine, certainement nourri par les âneries marxisantes inculquées par l'Education nationale depuis une trentaine d'années maintenant. »

Sacré, signifie souvent absence de remise en cause. C’est bien une des caractéristiques principales de la sociologie, et recommandée par l’ensemble de ses chercheurs que d’être la science de la discussion, de la remise en cause, du doute.

« Pourtant, la sociologie comme l'économie sont l'une et l'autre des sciences humaines, dont l'objet et la démarche sont très proches. L'une comme l'autre aident à comprendre la société, et donnent des pistes à ceux qui veulent l'améliorer. »

Voilà, c’est tout à fait cela : des pistes pour améliorer le sort des hommes en société.

« Seulement voilà: aujourd'hui, la sociologie est majoritairement "de gauche", tandis que l'économie est majoritairement "de droite". Il convient donc d'affirmer que la première renferme la vérité révélée, tandis que la seconde est condamnable en tant que discipline même, indépendamment -- c'est un comble -- de son propos, ce qui ferait se retourner Marx dans sa tombe. »

Encore désolé, mais vous faites confusion : Marx n’était pas un économiste, c’est comme pour la sociologie. Il a « fait » de l’économie, il a « fait » de la sociologie mais il n’était ni l’un ni l’autre et le savait et le reconnaissait. Entre nous, je peux même vous avouer qu’il détestait l’économie et n’y voyait qu’un instrument de domination des classes ouvrières. Ce qui lui permet de rester de marbre dans sa tombe, ce qui n’est déjà pas si mal que ça. Vu ce qu’il a enduré dans sa vie, il a sans doute acquis le droit de se reposer en paix, si tant est qu’il en soit conscient…

Pour terminer, un dernier point (le seul qui ne soit pas hors sujet, ici) : de nombreuses organisations, souvent d’extrême gauche, mais pas que…, ont dénoncé dans les années 70-80 le racisme, le sexisme et l’autoritarisme de la C.G.T. et d’autres syndicats, de l’Union Soviétique, etc.. Ces minorités n’ont pas été relayées. Pourquoi, d’après vous ?

Maria-Dolores B.

P.S.: Je mets en premier commentaire anonyme le texte intégral du post que je commente, ici. Si son auteur veut le voir retirer ou, au contraire voir son identité qu'il me le fasse savoir ici. Merci.

1 Comment:

Anonyme said...

Voici le post original de Robert qui m'a fait réagir. Om est un autre intervenant sur ce superbe blog qu'est le Bondy Blog.


Om, vous êtes plus convaincant avec votre Maghrébin-suédois qu'avec vos allusions à Bourdieu et à Guattari.
Ce genre d'expériences fourmille, en effet. Et elle en dit plus long que toutes les bourdieuseries dont on nous abreuve régulièrement en commentaire de blogs.

Sans jamais les expliciter, d'ailleurs. C'est hallucinant le nombre de types qui vous disent sur les blogs "relis Bourdieu", façon, bien entendu, de faire comprendre que, eux, l'ont lu et compris de fond en comble. Mais, en général, ils omettent soigneusement de nous expliquer en quoi cela conforte leur point de vue, ce qui jette un doute sérieux sur leur connaissance des penseurs en question.
Il y a trente ans, leurs homologues disaient "relis Sartre" ou "relis Marx". Sachant que si cent personnes avaient vraiment lu Marx en France, c'était le bout du monde... Il n'y a que les noms qui changent.
Maintenant, demandez-vous pourquoi votre ami maghrébin a si facilement gravi les échelons en Angleterre (en dehors de ses qualités personnelles, bien entendu). Une petite partie de l'explication se trouve dans le racisme moins virulent en Angleterre qu'en France. Une grande partie se situe dans le libéralisme économique, la liberté accordée au dynamisme des entrepreneurs, la récompense attachée à l'effort et au travail, que vous semblez tant fustiger par ailleurs.
La main invisible d'Adam Smith n'est pas seulement invisible, elle est aveugle à la couleur de peau et aux races. Le socialisme soviétique ne l'était pas. L'étatisme bureaucratique, socialiste et syndical français ne l'est pas non plus.
On ne doit pas se lasser de répéter qu'il y a quelques années seulement -- et c'est peut-être encore le cas -- une proportion effarante des emplois publics français (quelque chose comme 20%, dans un pays où un salarié sur quatre est fonctionnaire) était officiellement interdite aux étrangers non communautaires. Je parle des résidents légaux, bien entendu, pas des clandestins, qu'une propagande gauchiste désigne sous le nom scandaleux et larmoyant de sans-papiers.
Dans un pays où une part importante de l'immigration est maghrébine et africaine, c'était tout simplement un régime d'apartheid professionnel qui ne disait pas son nom. Cela n'a jamais été un sujet de scandale politique majeur, ni à droite, ni à gauche, ni à l'extrême-gauche.
Très concrètement, pendant que d'un côté les syndicats "de gauche", tout-puissants dans la fonction publique, pleuraient officiellement à chaudes larmes sur les pauvres immigrés et la scandaleuse exploitation qu'en faisait le régime capitaliste, pendant qu'ils faisaient -- et font -- reluire leur bonne conscience en faisant croire que tout contrôle de l'immigration est une atteinte aux droits de l'homme, ils condamnaient efficacement ces mêmes immigrés à la relégation et au chômage en leur interdisant de conduire un autobus parisien ou de contrôler des feuilles de Sécurité sociale.
Pourtant, personne n'a jamais écrit ces simples mots: "La CGT -- ou FO, ou d'autres -- est raciste". Ce qui est la vérité objective. C'est le racisme par omission. Le plus sournois, le plus hypocrite. Il suffit de ne rien dire, de ne rien faire. Puis d'accuser les autres de racisme.
Pendant ce temps-là, les anti-racistes officiels amusent la galerie en faisant du testing sur le racisme visible, à l'entrée des boîtes, par exemple, ou au logement.
Racisme secondaire qui, dans bien des cas, peut avoir été justifié par des incidents en série, des bandes de jeunes maghrébins ayant auparavant provoqué des désordres de façon répétés dans les boîtes en question, ou des locataires issus de l'immigration provoquant un nombre anormalement élevé d'incidents de paiement, de dégradations, etc. Comme le dit un propriétaire investisseur responsable de l'UDF, lui-même Maghrébin, et qui avoue ne plus louer aux "immigrés" après une première phase de tolérance volontaire et théorique dont il s'est amèrement mordu les doigts.
Tous comportements, de la part des personnes victimes de ce racisme secondaire et visible, qui s'expliquent sans doute -- je ne dis pas s'excusent -- par le racisme primaire et invisible que constitue le refus d'emploi.
Car, maintenant que, sur l'impulsion du PDG de la RATP, par exemple -- et non des syndicats -- un Algérien a le droit le gagner sa vie en conduisant des Français au travail, je ne crois pas qu'on ait constaté une incidence anormale de chauffeurs de bus maghrébins écrasant des cyclistes, insultant des passagers ou sautant des arrêts. Contrairement aux boîtes et au logement, où les incidents sont bien réels, mais où les mentionner est tout aussi impensable que d'admettre le racisme parfaitement rationnel qu'ils provoquent en réaction.
Pendant que les syndicats du secteur public sont absous de leur crime social sans même être mis en accusation, les patrons privés, eux, sont bruyamment mis sur la sellette -- de façon parfaitement légitime, d'ailleurs. Et que je te fais du testing en mettant François à la place de Mohammed, et que je te lance des grands débats sur le CV anonyme...
Vous remarquerez, d'ailleurs, le sens de la responsabilité dont ont fait preuve les grandes entreprises et les organisations patronales en la matière. Non seulement la CGPME, le MEDEF et d'autres n'ont pas éludé le débat, mais ils l'ont anticipé, développé bien au-delà des incitations des pouvoirs publics, proposé des solutions innovatrices pour se protéger elles-mêmes du racisme institutionnel, invisible, inconscient, innocent en quelque sorte.
Je mentionnerai par exemple l'initiative de la CGPME qui consiste, pour un PDG de petite entreprise, à déléguer volontairement la sélection des candidats à un tiers de confiance de son choix, expert du recrutement, capable à la fois de ne pas avoir de préjugés racistes inconscients et de ne pas faire de favoritisme racial, bref de recruter sur des critères professionnels exigeants. Il peut s'agir d'un directeur des ressources humaines d'une plus grande entreprise, d'un PDG plus expérimenté, d'un conseiller d'une ANPE... Tout cela sur la base du volontariat, gage de responsabilité.
Pendant ce temps-là, nos belles âmes de gauche, n'écoutant que leur courage et leur morale socialiste, déchaînent les foudres médiatiques de la France entière contre une pauvre patronne de salon de coiffure d'un village perdu, qui doit péniblement gagner un peu plus que le Smic avec trois clientes par jour, et a eu la naïveté de refuser l'embauche d'une candidate parce qu'elle était noire, sans cacher sa crainte qu'elle ne fasse fuir sa clientèle, sans doute blanche à 100%.
La France s'indigne de la méchante coiffeuse raciste (probablement vieille et moche, aussi, et je suppose qu'elle ne regarde même pas le porno de Canal Plus), qui a refusé un emploi à une Noire, et fout la paix à Thibault, Blondel, Besancenot et Laguiller, qui ont refusé des millions d'emplois à autant de Maghrébins et de Noirs, et à leurs complices Hollande, Fabius, Jospin, etc. Toute cette petite cléricature de la morale peut dormir tranquille pendant ce temps-là.
Dernière chose, Om: la démarche politique de Nicolas Sarkozy consiste précisément à détruire les mécanismes qui conduisent à ce racisme. Si vous voulez être cohérent dans votre démarche, pensez-y la prochaine fois, avant de taper avec les autres sur le nabot.
Bob, vous ne supportez pas la connerie. Vous avez bien raison. Moi non plus. Et le drame, c'est que les cons sont partout. On est cernés.
Hélas, on est toujours le con de quelqu'un d'autre. Tenez, vous, par exemple.
« Emporté par votre idéologie et vos préjugés, vous prétendez que j'affirme avoir lu Bourdieu. Je n'ai jamais rien écrit de tel. Je n'ai jamais écrit le contraire, non plus. Je ne fais pas de concours de bites sur le nombre d'auteurs que j'ai lus ou pas lus. »
Z’êtes bien gentil, cher Robert, mais je ne souscris nullement à votre point de vue que vous présentez comme une affirmation. Je ne réagis nullement en conformité avec une quelconque idéologie quant aux préjugés, j’en ai bien sûr comme tout le monde, mais je m’efforce de les remettre en question le plus souvent possible, ce qui ne semble pas être votre cas, en particulier dans ce long commentaire.
« Et je ne vous dirai pas si j'ai lu Bourdieu ou pas. Pour une raison simple: cela n'a rien à voir avec mon argument, où je m'en prenais non pas à Bourdieu, mais à ceux qui en font une idole. Ce qui est votre cas, visiblement. »
Vous vous trompez clairement sur ce point. Que vous ayez lu ou non Bourdieu n’a aucune espèce d’importance. Ce qui est malhonnête intellectuellement dans votre argumentation, c’est que vous n’essayez pas de comprendre pourquoi certains (car je suis bien de votre avis sur ce point : nombreux sont ceux qui invoquent tel ou tel pour justifier n’importe quoi ou à peu près) vous opposent les travaux de P. Bourdieu quand vous balancez certaines de vos affirmations comme des faits irréfutables.
En outre, Bourdieu n’est pas une de mes idoles ( j’ai des références, des auteurs préférés, des artistes qui me comblent, des personnes que j’admire pour telle ou telle raison, mais je me garde bien d’idolâtrer qui que soit !), c’est un grand penseur du monde contemporain, un professeur hors pair, un homme rare, sincère, honnête, franc et qui n’avait pas son intelligence dans sa poche. Alors, oui, comme je connais peu de gens de cette trempe, encore moins de contemporains, c’est vrai que j’ai tendance à y faire référence assez souvent. Ce que je m’autorise pour avoir travaillé assez sur son œuvre pour m’être fait mon opinion. Je partage une (grande) partie de ses analyses, je ne suis pas d’accord avec une autre partie et, je l’avoue humblement, certaines parties me demeurent totalement ou partiellement incompréhensibles car je ne dispose pas des outils, de l’intelligence, de la culture, etc. nécessaires pour y parvenir.
« D'après vous, Bourdieu se baserait sur des faits vérifiés, dont il tirerait une argumentation, une logique implacable. Bourdieu serait donc un scientifique, tandis que Sartre et Marx seraient des idéologues. Ben voyons. On retrouve là une vieille scie des commentaires de blogs gauchistes: la sociologie est une science, elle est donc irréfutable. »
Vous ne me verrez sans doute jamais affirmer que la science (toute science !) est irréfutable. Je pense au contraire que toute science est discours, échange, expérimentations, réfutations, etc. Les exemples sont nombreux concernant n’importe quelle discipline scientifique qui montrent que des certitudes, démontrées dans les règles de l’art à de nombreuses reprises, peuvent se révéler inexactes, incomplètes, fausses, biaisées, etc. Le discours scientifique est soumis aux mêmes incertitudes que le discours d’opinion. C’est pourquoi, d’ailleurs, le discours SUR la science que vous nous servez ensuite est totalement vain. Il n’existe pas de science dure ou molle. Il y a des règles de la recherche scientifique qui permettent de travailler sur tel objet, ce qui le rend « scientifique », mais les démonstrations, assertions, déductions, etc. qui en découlent ne sont jamais que l’expression d’une opinion plus ou moins partagée et qui ne demande qu’à être réfutée.
« Il s'agit là d'une confusion entre les différents sens du mot science. S'il s'agit de dire que les travaux de Bourdieu font partie du savoir général de l'humanité, il est incontestable qu'ils sont scientifiques. »
Aucun sens. Le savoir général de l’humanité est majoritairement constitué de croyances et d’idéologies. Le caractère scientifique n’a rien à voir avec le fait d’être partagé par le plus grand nombre.
« S'il s'agit de dire qu'ils relèvent d'une discipline du savoir appelée sociologie, le mot de science est là encore légitime. »
Légitime, peut-être, mais là il y a du vrai même si je n’utiliserais pas le terme de « savoir ».
« Même chose s'il s'agit de relever que ses oeuvres se basent, entre autres, sur des recherches appliquées à des faits réels. »
Les recherches des alchimistes, des théologiens de tous poils, des nazis concernant l’existence des races, etc. se basent toutes sur des faits réels mais n’ont pas grand chose à voir avec la science car elles ne s’appliquent pas la rigueur scientifique. Ces règles sont exposées et discutées dans les œuvres de nombreux auteurs et seraient sans doute trop longues à lister ici, d’autant plus qu’elles-mêmes sont sujettes à discussion.
« S'il s'agit, en revanche, de prétendre que tout ce qu'écrit Bourdieu est vrai, non critiquable, incontestable, sous prétexte que la sociologie est communément classée parmi les sciences, et que d'autres sciences posent des lois que personne ne songe à réfuter, comme 2 + 2 = 4, ou E = mc², alors c'est, comment dites-vous... une connerie, c'est cela. »
Vous ne me verrez pas non plus affirmer tout Bourdieu est vrai, irréfutable, incontestable et, si cela se produisait, je vous en prie, appelez l’ambulance !
« Enoncée par quelqu'un de tout à fait intelligent, j'en suis certain. » N’en soyez pas si certain. Vos jugements à l’emporte-pièce vous égarent souvent.
« Vous confondez sciences molles et sciences dures. Les sciences dures, comme les mathématiques, la physique, l'astronomie, se penchent sur la matière, et en dégagent des faits et des lois irréfutables. Je veux dire: raisonnablement irréfutables. Dans une certaine mesure. A un certain niveau. A une certaine époque. Cela fait longtemps que les physiciens ont établi l'incertitude de leur propre savoir. »
Nous sommes bien d’accord ! Où ai-je dit l’inverse ?
« L'astronomie contemporaine, dans ses recherches les plus poussées, est plus proche de la philosophie, voire de la poésie, que des certitudes de l'arithmétique d'école primaire. Et même les mathématiciens, désormais, ont des débats interminables, au plus haut niveau, pour savoir si ce que l'un d'entre eux présente comme une démonstration d'un théorème démontre véritablement ce qu'il prétend démontrer. »
Rien à dire, si ce n’est que vous faîtes à nouveau un contresens concernant la poésie. Car elle est justement l’une des rares activités humaines qui ne se prétendent et ne se justifient que par rapport à l’observation du réel ou qui ne s’ancrent que dans le réel. La poësie n’est pas discours, elle est la parole et ne se réfère qu’à elle-même. Même si elle peut – magnifiquement – s’ancrer dans le réel. Allez, encore une référence, pour la route : … comme René Char, par exemle.
« Alors les sciences molles, vous pensez... L'histoire, l'économie, la psychologie, la sociologie, étudient non pas la matière, mais le comportement des hommes. Et celui-ci n'est pas réductible à des équations, à des théorèmes ou à des certitudes. Surtout quand il s'agit de comportements collectifs. »
Gardez à l’esprit ce que je viens d’écrire ci-dessus. Car là où votre erreur, mais elle est commune, répandue, elle est même l’expression de ce qu’on appelle « le bon sens », est immense, c’est de croire que le comportement humain ne répond pas à des règles, que les comportements collectifs sont imprévisibles et irrationnels et qu’on ne peut en tirer – peut-être pas exactement des équations, des théorèmes, encore moins des certitudes – des observations si fines, si détaillées, vérifiables et d’une qualité souvent supérieure mais au moins égale à celles qu’on retient de l’astrophysique, la physique, la chimie voire même les mathématiques fondamentales. Et ce n’est pas nouveau, ce n’est pas Bourdieu qui l’a montré le premier mais il l’a bien explicité ( parmi d’autres d’ailleurs ). Héraclite, Heiddegger, M. Klein, Montesquieu, Machiavel, etc.
« Déjà, un homme seul, c'est irrationnel et imprévisible. Imaginez des millions d'hommes... »
Nouvelle erreur, le comportement collectif est notablement plus prévisible et « rationnel » que le comportement individuel. Demandez à Hitler, Staline, Castro, Mao, Pétain, de Gaulle, Sarko, Ségo, etc.
« Cela ne condamne pas les sciences molles. Cela ne rend pas absurde la tentative de dégager des lois, des logiques dans les comportements collectifs, et même de les mettre en équations, le cas échéant. »
Je vous suis mieux, là, déjà. Un ange passe.
« Cela exclut, certainement, de prétendre qu'un sociologue, quel qu'il soit -- ou un économiste, un ethnologue, un psychanalyste... -- puisse établir une vérité définitive, incontestable et opposable aux tiers de façon absolue, même à court terme. Dans ces matières, le savoir se construit par additions, par approximations successives, chaque penseur venant ajouter sa pierre, proposer un nouvel angle de vision, critiquant le travail de ses prédécesseurs, analysant leur analyse, sans qu'à aucun moment, on ne puisse espérer atteindre une vérité exhaustive ou définitive. »
C’est tout à fait ça, sauf que cela concerne l’ensemble du champ scientifique et pas seulement les sciences humaines ou les molles.
« La sociologie, qu'elle soit moderne ou ancienne, n'a de légitimité que si elle reconnaît son incapacité à jamais appréhender la totalité, ou même la plus grande partie, de son objet d'étude. »
Nous sommes bien d’accord !
« Saint Bourdieu n'échappe pas plus que les autres à cette indispensable modestie. »
Absolument. Il n’a cessé de le répéter et de l’écrire ! Dans Questions de sociologie, Le métier de sociologue, etc.
« Quant à classer Sartre et Marx parmi les idéologues comme vous le faites, par opposition à Bourdieu qui, lui, serait un scientifique, c'est une opposition tout à fait artificielle. »
Comme toutes les classifications, d’ailleurs. Je ne les opposais que parce que vous les mettez dans le même sac. Et là, je suis désolé, l’œuvre de Marx et, surtout, celle de Sartre, reposent certes sur une observation plus ou mois fine des comportements humains et, in fine, des sociétés humaines, mais dans leur écrasante majorité ne répondent quasiment jamais aux règles de l’observation scientifique et très souvent aux dogmes idéologiques. Ce qui n’est pas le cas de Bourdieu, qui reprochait souvent à ses étudiants et interlocuteurs de ne lire des auteurs que leurs conclusions et des études que leurs conclusions aussi.
« Des millions d'hommes, avant vous, ont asséné leur certitude qu'il existait un "socialisme scientifique" décrit par Marx, tout comme des centaines de blogueurs de gauche, aujourd'hui, révèrent les "démonstrations scientifiques" de Bourdieu. »
Bien entendu, je ne parle pas de socialisme et, encore moins scientifique, je parle de sociologie et de science mais il me paraît tout à fait honorable qu’on rapporte ( ne « révère » pas ) les démonstrations d’un sociologue qui voué tout sa vie et son œuvre à expliciter les mécanismes de la vie en sociétés suivant des procédés scientifiques pour les opposer aux principes idéologiques qui sous-tendent le marxisme ( qui est à Marx, ce que le viol est au romantisme ).
« A l'opposé, Marx est bien entendu un sociologue, en ce sens qu'il a tenté de discerner des faits passés inaperçus de ses contemporains dans les mécanismes économiques et politiques, et d'en tirer des lois générales, objectives, d'évolution des sociétés. Pour Raymond Aron, qu'on ne peut suspecter de marxisme, Auguste Comte et Karl Marx sont les premiers sociologues. »
Vous voyez comme on peut tomber d’accord sur pas mel de ponts, finalement, quant on abandonne ses lunettes idéologiques !
« Et, bien entendu, Marx est aussi un idéologue -- comme Sartre -- en ce sens qu'il ne se contente pas de fabriquer mécaniquement des théorèmes inutiles, mais qu'il a des convictions, que ses recherches et ses analyses le conduisent à défendre des positions, une croyance dans ce qu'il conviendrait de faire pour améliorer le sort des hommes. Exactement comme Bourdieu. Qui ne s'est pas intéressé par hasard à "la misère du monde" en France au XXème siècle, plutôt qu'à, je ne sais pas, moi, la transmission de l'art du chant guttural parmi les Peuleu-Peuleu du Walouchistan inférieur. »
Encore raté. Il y a une différence fondamentale entre les uns et les autres. Bourdieu n’assène de convictions que lorsque l’observation scientifique, démontrée (mais non irréfutable comme on l’a vu plus haut) l’autorise à le faire. Tandis que l’oeuvre Dont toute l'oeuvre est clairement ancrée à gauche, constitue une dénonciation de l'injustice sociale, de la perpétuation des avantages sociaux au cours des générations, etc.
Ce qui est tout à fait pittoresque, c'est ce statut quasi-sacré de la sociologie dans la classe intellectuelle française contemporaine, certainement nourri par les âneries marxisantes inculquées par l'Education nationale depuis une trentaine d'années maintenant. D'autant plus pittoresque quand on le compare au statut symétriquement diabolisé de l'économie.
Pourtant, la sociologie comme l'économie sont l'une et l'autre des sciences humaines, dont l'objet et la démarche sont très proches. L'une comme l'autre aident à comprendre la société, et donnent des pistes à ceux qui veulent l'améliorer. Seulement voilà: aujourd'hui, la sociologie est majoritairement "de gauche", tandis que l'économie est majoritairement "de droite". Il convient donc d'affirmer que la première renferme la vérité révélée, tandis que la seconde est condamnable en tant que discipline même, indépendamment -- c'est un comble -- de son propos, ce qui ferait se retourner Marx dans sa tombe.

 

modèle blogger 3 colonnes